Avec Oddity, Damian Mc Carthy façonne un film qui oscille entre horreur et thriller, où chaque objet devient le témoin d’un é qui fera justice.
Au centre, Darcy (Carolyn Bracken), aveugle mais lucide, médium et marchande d’artefacts maudits, traque les responsables du meurtre brutal de sa sœur jumelle, Dani. Chaque objet hanté qu’elle manipule devient une pièce d’une idée vengeresse. Mc Carthy exploite habilement l’espace domestique comme un piège, rendant la maison aussi suffocante que menaçante. Dès la scène où un homme tout juste échappé d’un asile tambourine à la porte du manoir, le film inscrit sa terreur dans le doute, l’attente et l'ombre des portes.
Mais cette montée en tension se heurte à une narration éclatée. Oddity semble collectionner les idées horrifiques – l’intrus nocturne, le golem de bois, la sonnette spectrale, la créature tapie dans l’ombre – sans les pousser jusqu’à leur plein potentiel. Cette dispersion, parfois frustrante, donne au film une allure de patchwork où les séquences fortes se succèdent sans toujours s’articuler.
Pourtant, une étrangeté fascinante émerge de ce chaos. Mc Carthy compense son manque de moyens par une mise en scène élégante et un sens du cadre oppressant, faisant de chaque recoin un lieu d’incertitude.
Plus que ses fantômes, Oddity trouve sa singularité dans son rapport aux objets : la cloche, le bois sculpté, ces éléments ne sont pas de simples accessoires mais des marqueurs d’une justice surnaturelle.
Il manque une rigueur qui aurait pu en faire un grand film, mais son caractère disloqué participe aussi à son trouble. Et au bout du chemin, il ne reste que la cloche qui tinte, le bois qui craque, et la certitude que certains morts ne trouvent jamais le repos.