Documentaire que je me souviens avoir vu dans le cadre de mes cours d'histoire alors qu'on avait à peine 16 ou 17 ans dans le but de faire travailler en nous le devoir de mémoire. C'est un film qu'on ne devrait pas noter. D'autant que si l'on ne l'aime pas, on risque franchement de er pour un antisémite sans coeur ayant certainement un aïeul nazi.
Le sujet est bien entendu nécessaire et la dureté des images, qui arrivent essentiellement sur la fin sont efficaces et nous montrent l'horreur de plein fouet. Pourtant, je sais personnellement que pour m'être rendu en visite à Auschwitz, il n'y a pas besoin de voir les cadavres aux yeux exorbités pour s'imaginer l'horreur. Les chaussures, valises ou restes de cheveux suffisent amplement. Mais bon, il faut rappeler que le film sort en 1955 et si ma mémoire est bonne, il est le premier à montrer au grand public l'horreur des camps.
En ne s'intéressant qu'à l'horreur nazie, le documentaire d'Alain Resnais montre des limites. Il n'y a pas de réelles réflexions sur le sujet. Le but est uniquement de faire prendre conscience au spectateur de l'horreur. C'est évidemment totalement légitime et là aussi nécessaire. Mais les événements s'enchainent sans que l'on ne comprenne réellement pourquoi. Il y a également très peu de réflexion personnelle.
Elle arrive seulement à la fin du documentaire cette réflexion avec notamment la question de la responsabilité qui est posée. "Je ne suis pas responsable, dit le Kapo. Je ne suis pas responsable, dit l'officier. Je ne suis pas. Alors qui est responsable ?"
Le texte du film est lu par Michel Bouquet et je trouve aussi sa voix pas toujours adaptée aux circonstances. Personnellement, j'ai appris peu de choses avec ce documentaire même si on est toujours surpris par la froideur des événements, la mise en marche d'un camp de concentration, le caractère déshumanisé de ces événements, même lorsque les libérateurs, avec leurs énormes grues, poussent les morts dans des fosses communes.
Je dirais donc de Nuit et Brouillard qu'il s'agit d'un documentaire intéressant et nécessaire, mais avec ses limites.