Il m'a eu par surprise. Le film était déjà lancé, j'avais raté le générique. Je n'avais pas vu que, tapi dans l'ombre, derrière la caméra, c'était Robert Eggers...
Tout a déjà été dit sur ce film, mais je vais quand même ajouter un mot.
Que le vampire soit la créature mythique qui a la mieux survécu jusqu'à notre temps, puisqu'il incarne si bien un mal absolu — la domination arbitraire du puissant et de son héritage — ne change en rien que la "réflexion moderne" soit-disant prêtée ici à ce maudit réalisateur est à l'image de sa métaphore : dessinée a traits grossiers, nauséabonde, rance, ennuyeuse. Un cinéma de premier degré qui, par manque d'imagination, se réfugie dans un esthétisme théâtral photo-graphique et corseté qu'on peut franchement apprécier, pour sa pâleur, sa saleté et son gothique, un peu, mais pas deux heures et quelques durant non plus !
Si ce film avait duré moins de 70mn, s'arrêtant à la fin de la première partie — la chute dans la rivière — et moyennant quelques ajustements, il aurait peut-être été à la hauteur.
Les films d'Eggers, des exercices pour apprentis monteurs ?