Plus d'un siècle après, un jeune réalisateur entreprend un remake du Nosferatu de Murnau.
L'entreprise a tout pour se planter : s'attaquer à un tel classique, c'est prendre le risque de s'attirer les foudres des cinéphiles.
Ce pari est encore plus fou lorsque l'on sait qu'il devait s'agir à l'origine seulement du deuxième film de Robert Eggers. La raison de son loupé était alors trouvé avant même qu'il ne commence : le pêché d'ubris.
Et pourtant, ce remake est une réussite. Pourquoi ?
Parce qu'il respecte avant tout le matériau d'origine. Certains plans sont répétés presque à l'identique. On sent une iration voire un amour du film original.
Mais s'il ne faisait que cela, il s'agirait d'une œuvre dénuée d'intérêt. À quoi bon refaire ce qui a déjà été fait et plutôt brillamment ?
C'est là où Eggers a apporté sa patte. Il modernise les images : l'aspect gothique est renforcé, l'horreur est mise en avant, parfois par le gore.
Surtout, il s'amuse avec ce que n'avait pas Murnau : la possibilité de disposer d'un directeur de la photographie extrêmement talentueux, qui lui offre des jeux de couleurs et de lumières splendides.
Un bon remake doit ressembler à ça : apporter une autre lecture ou une autre vision graphique, tout en respectant l'œuvre.
Malheureusement, le film frôle également parfois le ridicule avec des personnages agaçants ou des acteurs qui en font trop.
Il n'empêche que ce Nosferatu vaut largement le coup d'œil !