Déviances sexuelles

Au demeurant, compiler des vidéos amateurs durant plus de 8 minutes où de jeunes personnes s'adonnent à une sexualité aussi trash que déviante n'est certes pas l'idée du siècle. Mais entre les mains de Mathieu Morel

Malgré ses références au célèbre film d'horreur tourné en 1968, époque où les émeutes raciales et la guerre du Vietnam secouaient et divisaient les États-Unis Night of the Living Sluts parlera essentiellement à la génération Z dont je fais partie. Une génération qui a grandi en surconsommant des produits technologiques ludiques et dont les pratiques sexuelles considérées hier comme immorales sont de moins en moins taboues, voire même à la mode. Ainsi, les paraphilies tant décriées dans les pages du DSM (manuel Diagnostique et Statique des Maladies mentales) entrent désormais dans les mœurs de toute une génération qui s'adapte comme elle le peut aux dangers du SIDA. BDSM, fétichisme, exhibitionnisme, voyeurisme, transvestisme, ondinisme, moneyslavering et autres pratiques D/s sont désormais monnaies courantes et se voient librement arborées sur les réseaux sociaux par toute une génération.

Avec ce Night of the Living Sluts. Une pertinente idée qui donne ainsi naissance à un chef-d’œuvre filmique et expérimental qui permit au jeune vidéaste d’intégrer le programme de la Résidence de La Fémis où il obtint son diplôme avec les félicitations du jury, notamment grâce à son film de fin d’étude Aussi Fort Que Tu Peux qui fut projeté dans plusieurs festivals européens.

Aux dernières nouvelles, Mathieu Morel travaille actuellement sur son premier long-métrage.