Nickel Boys
6.2
Nickel Boys

Film de RaMell Ross (2024)

Voir le film

Grand Theft Auto : Moonlight

Nickel Boys est un film de prison assez classique sur le fond, avec les ages obligés que sont l'excès de zèle des geôliers, les erreurs judiciaires et la violence entre les prisonniers. Là où le film se différencie nettement c'est sur sa forme, mêlant images d'époque, extraits de journaux, caméra en POV et réalisation ultra inspirée.


Il est donc très étrange que ce film soit autant critiqué sur sa forme, car sur le fond, il raconte une histoire déjà vue. Certes, les 10 premières minutes qui nous préparent visuellement sont difficiles, mais il faut se laisser emporter par cet ovni.


L'immersion est poussée à un niveau vidéo ludique, avec un ressenti âpre, parfois maladif (la scène du bar, celle de la punition), grandement aidée par une bande son puissante. Comme nous découvrons la Nickel Academy à travels un prisonnier, le film ne nous montre jamais la totalité des informations, ni l'envers du décors. Seulement la vie et les injustices successives dont il est témoin lui même, interné pour un crime qu'il n'a pas commis, victime lui même du racisme systémique et des violences de l'institution.


Plutôt que d'en faire une histoire chorale, qui chercherait la puissance d'un Moonlight ou des Évadés, Nickel Boys se borne en ne se détachant jamais des yeux de deux enfants. L'un est révolté, l'autre est cynique. Leurs deux visions montrent l'ampleur d'un problème qui ne s'arrête pas aux portes du pénitencier. "Ici ou dehors, c'est pareil, ils n'ont juste pas à se cacher".


Autre différence notable avec les classiques du genre : l'antagoniste principal est le système, pas les hommes. Certes, Hamish Linklater joue un geôlier un peu trop chevronné, mais il n'est qu'un rouage du problème, et n'a d'ailleurs aucune relation particulière avec les deux héros. Il est même présenté comme "moins pire" que son prédécesseur.


Film intense et lucide, Nickel boys se termine sur des réflexions de plus en plus dures sur la lenteur que prend la société à réparer l'injustice, l'imprégnation profonde du racisme dans la société américaine

7
Écrit par

Créée

le 24 févr. 2025

Critique lue 153 fois

3 j'aime

1 commentaire

Jb_tolsa

Écrit par

Critique lue 153 fois

3
1

D'autres avis sur Nickel Boys

Grand Theft Auto : Moonlight

Nickel Boys est un film de prison assez classique sur le fond, avec les ages obligés que sont l'excès de zèle des geôliers, les erreurs judiciaires et la violence entre les prisonniers. Là où le...

Par

le 24 févr. 2025

3 j'aime

1

Deux centimes

Une vitrine d'acteur Bressonifiée et Nolanifiée. De plus, filmé obstinément en POV, pour que les acteurs n’aient même pas besoin d’interpréter, car on ne voit qu’un crâne à l’écran le trois-quarts du...

Par

le 16 janv. 2025

3 j'aime

Critique de Nickel Boys par Perchman.fr

Le drame "Nickel Boys" est sorti il y a quelques jours seulement sur Prime Vidéo en juste avant les Oscars. Car oui, Nickel Boys est nommés 2 fois et dans les plus grandes catégories "Meilleur...

le 1 mars 2025

2 j'aime

Du même critique

Star Wars a été acheté par le côté obscur

Critique évolutive au fil des épisodes, mais trois points ne changeront pas :- Disney a payé des bots pour mettre des avis positifs, même sur senscritique. C'est suffisamment affreux pour être dit :...

Par

le 13 juin 2024

68 j'aime

50

Tétouffira

C'est Brigitte. Elle est vive d'esprit, et au moyen âge, les filles vives d'esprit finissent violées ou au bûcher. Habile, son père la sauve de ce destin tragique et la place dans un couvent contre...

Par

le 7 janv. 2023

60 j'aime

30

L'âne de la colère

Si j'ai été convaincu par les précédents films de Martin McDonagh (surtout par ses 7 psychopathes), je lance sa dernière production grâce au bouche à oreille, sa note excessive sur senscritique et ce...

Par

le 22 déc. 2022

49 j'aime

28