Avec Nebraska, Alexander Payne signe un road-movie aussi sobre qu’émouvant, où le noir et blanc sublime une Amérique oubliée et des liens familiaux fragiles. Si je lui attribue 9/10, c’est parce que ce film m’a profondément touché par sa justesse, sa tendresse discrète et son humour mélancolique.
Bruce Dern incarne Woody, un vieil homme obstiné qui part réclamer un million de dollars illusoire. À ses côtés, son fils David tente de renouer un lien effiloché par les années. Leur relation, filmée avec pudeur et sensibilité, dit beaucoup avec très peu. Chaque silence, chaque regard pèse plus qu’un long discours.
L’humour, subtil et parfois grinçant, ne détourne jamais de la vérité émotionnelle. Il accompagne la tristesse au lieu de l’effacer. Payne excelle à rendre touchants les personnages secondaires, souvent en quelques plans, et à capter la poésie du quotidien le plus banal.
Nebraska est un film modeste en apparence, mais d’une richesse humaine rare. Ce n’est pas un récit spectaculaire, mais une œuvre profondément sincère, pleine de nuances et de comion. Une balade lente, mais précieuse.