Ratna, une jeune veuve originaire de la campagne, travaille comme domestique chez Ashwin, fils d’une riche famille de Bombay. Elle n’en demeure pas moins une femme combative et dynamique, qui ne perd pas de vue son rêve de devenir créatrice de mode. Ashwin, issu d'une haute caste, sort d'une déception sentimentale et revient des Etats-Unis pour raison familiale.
Monsieur est un film de moeurs franco indien de Rohena Gera de 2018.
ionné par ce "sous continent" et intrigué par son cinéma (sauf les films de Bollywood), je suis allé voir ce film dont le scénario me paraissait prometteur.
Le film raconte la rencontre entre une jeune veuve venue de la campagne et Ashwin, son patron, qui éprouve de l'attirance pour elle.
Monsieur pose un diagnostic très juste sur la société indienne, ses codes, ses injustices et ses inégalités.
Le film montre très bien comment les indiens demeurent prisonniers de leurs castes, indépendamment de leurs sentiments, aspirations sociales ou compétences.
Ratna, employée de maison, est au centre de ces contradictions.
D'origine modeste (caste intouchable?), la jeune femme a un rêve: travailler dans la mode et elle prête à de nombreux sacrifices pour arriver à ses fins. Un obstacle se dresse sur sa route: ses origines modestes qui lui ferment l'accès à ces professions, liées à l'appartenance à un réseau fermé aux castes de "basse extraction".
Ayant bien malgré elle éveillé plus que de l'intérêt chez son employeur, un homme bienveillant et plein de sensibilité, la jeune femme se refuse à céder à la flamme de la ion compte tenu de la "chape de plomb" de la société indienne qui prohibe toute relation inter caste, jugée "contre nature". Le film montre d'ailleurs très bien combien le phénomène est rejeté par les membres de toutes les castes, démontrant combien la société indienne est figée dans ses traditions.
Un film délicat et sensible
Monsieur est un film délicat, féministe et sensible dont les acteurs interprètent avec retenue des personnages puisés dans le quotidien inégalitaire de l'Inde contemporaine, qui, rappelons le, a pourtant aboli officiellement le système des castes issu de l'Hindouisme depuis bien longtemps.
D'une grande pudeur et à l'image d'un autre film indien The Lunchbox, le film culmine dans l'émotion lors de sa conclusion. On peut saluer l'interprétation des 2 interprètes principaux de ce beau film, Tillotama Shome (Ratna) et Vivek Gomber (Ashwin).
Ma note: 7/10