Et pour (avant-avant hier) soir :
Mon Voisin Totoro, 1988, de Hayao Miyazaki, avec comme toujours d’excellents doubleurs.
Synopsis maxi-choupi : Mei, 3 ans et Satsuki, 10 ans, déménagent avec leur père dans la campagne, dans une vieille maison qui est aussi délabré qu’elle a du charme. Leur mère est à l’hôpital et le papa s’occupe (enfin, c’est un grand mot) de ses petites filles qui s’amuse à découvrir cette maison et ses secrets, notamment ces petites bestioles en forme de boules noirs qu’elles appellent les noireaudes (le terme japonais « susuwatari » me paraît tout de même bien moins ambigu…) et qui disparaissent si on rit fort. Un soir de tempête, en riant très fort, les sœurs les font fuir vers un immense arbre près de la maison. Ce grand arbre les intrigues. Si grand, si majestueux… Un jour d’été, Mei découvre des glands sur le chemin, disposé en ligne et découvre une étrange créature ronde et petite. Après l’avoir poursuivi sous un chemin de végétaux, elle tombe dans un trou et fini à côté d’une drôle de bête toute grande et TURBO CHOUPI DE LA MORT : Totoro.
J’étais embêté hier soir, en concluant ma critique de Princesse Mononoké. J’y fais plusieurs fois allusion à Mon Voisin Totoro mais je n’avais pas fait sa critique. J’attaque donc aujourd’hui ce film. Et je vais commencer par la chose la plus évidente pour quiconque a vue le film (ou est doté d’un cœur) : DIEU QUE TOTORO EST LA MIGNONNERIE INCARNEE ! L’un des rares achats que j’avais fait au musée Ghibli, dans le quartier de Mitaka à Tokyo était justement une petite peluche Totoro et je crois que cet animal est l’une des choses qui est, avec la lave, le plus à même de faire fondre mon cœur ! Rien que pour ça, ce film mérite d’être vu ! Limite, je peux arrêter la critique maintenant, à quoi bon en dire plus ?
Pourtant, j’ai envie d’en dire plus, parce qu’il le mérite. Alors, déjà, pour un film de 88, sachez qu’il a vachement bien é l’épreuve des années (31 ans tout de même à l’heure de ces lignes). Tout ça grâce au trait des artistes de chez Ghibli, ainsi que la remasterisation de l’image en Blu-Ray qui font justice à toute la maitrise artistique de ce studio. Vient ensuite la troisième collaboration entre Hayao Miyazaki et Joe Hisaishi qui crée ici une OST bien plus légère et simple que le souffle épique qu’on y trouvait dans Princesse Mononoké, mais qui reste terriblement en tête, au point où je la sifflote encore trois jours après avoir vu le film… Attention, elle n’est pas agaçante, elle est vraiment très charmante, et l’adjectif « Charmant » est de loin un des plus adapté à ce film.
Autre point : Je me répète, mais Miyazaki est un féministe convaincu. Cette fois, ce sont des petites filles, les héroïnes. Et on m’a fait remarquer un détail très intéressant après le visionnage à propos de ce choix. Comme j’en avais déjà parlé, je trouve que les films des studio Ghibli sont bien souvent parfaitement adapté aux enfants, mais surtout aux petites filles. Et Totoro l’est tout à fait. Pas parce que c’est l’histoire d’un animal en forme de peleche ultra-choupi. Non, parce que c’est l’histoire d’une petite fille de 3 ans qui raconte avoir rencontré Totoro et où la réaction du père est de jouer le jeu et la croire sans jamais rien remettre en question. Les enfants dans Mon Voisin Totoro sont considérés comme tout à fait fiable et même si ça peut paraître étrange, personne ne remet en question ce que les filles jurent avoir vu. Personne ne les traite de menteuse ou ne leur demandent des preuves. Et ça, je trouve que c’est une idée géniale pour permettre aux enfants d’acquérir de la confiance en soi.
Autre idée plutôt rare dans un film : Il n’y a pas d’antagoniste. Cherchez un peu dans votre mémoire quel est le dernier film que vous ayez vu où il n’y a pas de méchant. Et il y a plein de péripétie tout de même. Ce qui me permet d’aborder un autre personnage du film : Le chat-bus.
Le saviez-vous ? Dans le quartier de Mitaka, il existe un chat-bus qui vous emmène jusqu’à l’entrée du musée Ghibli. Moi, ma question après avoir vu le film, c’est COMMENT ILS ONT REUSSI A CREER DANS UN MÊME FILM DEUX CREATURES AUSSI CHOUPI ? Encore un truc qui tue dans ce film ! Ce chat est une idée merveilleuse qui marche du tonnerre et on y croit à fond pendant le visionnage. Mais surtout, plus fort encore, ce film m’a donné un coup de nostalgie terrible de ma petite enfance.
Et avec du recul, je regrette de ne pas l’avoir vu quand j’avais quelque chose comme 6 ou 7 ans car nul doute que ce film m’aurai fait rêver comme jamais. A la fin du visionnage, je me suis dit que la plus grande force des films du studio Ghibli par rapport à ceux de Disney sont qu’ils arrivent à rendre palpable une magie qui rend heureux, magie que n’arrive pas à créer à mes yeux Disney (Pixar s’en approche cependant d’assez près parfois). Parce que Mon Voisin Totoro semble avoir été écrit avec la matière qui constitue les rêves d’enfants, et ça, c’est proprement incroyable. Pas mon préféré qui reste encore Porco Rosso, mais franchement très près et naturellement un immanquable qui touchera tout le monde muni d’une sensibilité. Totoro/10, donc 10/10.