Typiquement le genre de films que la très exigeante communauté SensCritique aime à conspuer ! Mon dieu, faut-il avoir mauvais goût pour apprécier les éructations verbales d'un Poelvoorde en marcel !
Ok, donc j'ai officiellement mauvais goût et j'ai envie de dire : peu me chaut.
Quand y'a d'la gêne, y'a pas de plaisir.
M'enfin, excusez du peu, mais considérez quand même le casting 5 stars : l'inénarrable belge, capable d'enfiler n'importe quel costume, ça era toujours (du plus beauf au plus sombrement torturé); la Reine Huppert, toujours aussi jubilatoire dans ses rôles de bourgeoise rigide (mais souvent prête à se dérider) et, cherry on the cake, le délicieux et so chic Dussollier.
Bon, j'ai envie de dire que ça partait déjà très bien. Laissons de côté l'affiche qui dessert COMPLÈTEMENT le film d'Anne Fontaine (dont j'avais aussi beaucoup aimé Perfect Mothers, (ne vous en déplaise). Je ne sais pas quelle personne sous LSD a décidé d'opter pour cette scéno racoleuse mais franchement, je ne lui dis pas bravo. Alors bien sûr, ce Patrick (le bien nommé) est d'une grossièreté inimaginable, mais que voulez-vous, quand c'est Benoît Poelvoorde, ça fonctionne et les répliques - à faire rougir Bigard - font mouche, malgré tout.
Le face-à-face improbable que nous livrent Huppert et le dieu belge est pour moi totalement désopilant et occasionne, comme dans toute comédie de ce genre, de nombreux moments savoureux. Le fossé social semble au départ insurmontable et réalistement, il le serait, mais le cinéma n'est pas toujours là pour nous servir du vraisemblable, et c'est aussi pour cela qu'on l'aime.
On se croirait parfois dans un film de Woody Allen, tant les amours se font et se défont avec une légèreté ahurissante.. Notons aussi la présence de la fraîche Virginie Efira au décolleté pigeonnant, très bien vue en hippie new-age spécialiste des arbres et des tisanes ayurvédiques.
Les deux premiers tiers sont très réussis et, si vous aimez ces acteurs, vous ne pourrez y être totalement indifférent. Le final est un peu trop guimauve à mon goût, c'est dommage, ça ne colle pas avec la subversion de l'ensemble !
Huppert est comme toujours d'une classe folle, tirée à quatre épingles, d'une sophistication extrême - elle semble aimer ces rôles d'executive women peu sentimentales, qu'on adore voir soudainement se lâcher, qui aiment être titillées, poussées dans leurs retranchements. (ainsi de son rôle dans l'immense Elle)
Alors évidemment, ça ne vole pas très haut mais les dialogues sont si bien sentis - il faudrait quasiment noter chaque réplique - l'interprétation comique est tellement agréable à voir qu'il serait dommage de ne pas s'octroyer ce petit plaisir coupable !