Jouissance d'automne

Les coréalisateurs de Mon gâteau préféré, Maryam Moqadam et son mari Behtash Sanaeeha n'ont plus la liberté de quitter l'Iran et leur situation risque peu d'aller dans le bon sens, plus leur film sera montré dans le monde. Son thème : la rencontre inopinée de deux "jeunes gens" de 70 ans, solitaires et habitués à l'être, pourrait paraître anodin s'il n'était situé dans un pays où les plaisirs de la vie y sont en grande partie interdits, sans parler de la lamentable condition des femmes. Les deux héros du film n'ont plus beaucoup d'années à vivre et ils entendent profiter de leur affection toute fraîche en buvant du vie ou en dansant joyeusement. Il ne faut pas attendre de Mon gâteau préféré des prouesses en matière de mise en scène mais le récit, en forme de jouissance d'automne pour ses deux protagonistes, est gorgé d'humanité, de douceur et de joie de vivre et représente un hymne à la liberté, à la tendresse et à la bonne chère, dans un environnement où la simple idée du bonheur semble un péché inexpiable. Comédie ou drame, peu importe, au fond, toute œuvre cinématographique issue d'Iran semble un petit miracle, tellement la réalisation en est incroyablement périlleuse. Et devient, immédiatement, un acte de résistance audacieux contre l'effroyable police des mœurs.

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le 3 juil. 2024

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