Un très long final

Mission: Impossible – The Final Reckoning est déjà le huitième film de la saga, presque trente ans après que Tom Cruise a ressuscité la vieille série télé pour en faire une franchise d’action ultra-lustrée. Cette fois, le monde est au bord de l'apocalypse nucléaire à cause d’une intelligence artificielle malveillante (sobrement baptisée "l'Entité"), et seul Ethan Hunt peut empêcher la catastrophe. Enfin… selon les personnages eux-mêmes, qui semblent parfois lire à haute voix la fiche Wikipédia de Tom Cruise.


Et il faut bien dire que, même é 60 ans, le monsieur court, grimpe, saute et donne toujours de sa personne, comme s’il voulait entrer au panthéon des cascadeurs immortels. Mais à force de nous marteler que seul Ethan peut sauver le monde, on sent que la modestie n’est plus trop au rendez-vous du scénario. Tom Cruise se veut humble, mais son alter ego cinématographique, lui, ne doute de rien.


Le problème, c’est que ce huitième opus tire sacrément en longueur : 2h49 au compteur, et une sensation de mollesse qui finit par s’installer. Certaines scènes – comme une longue séquence sous-marine, certes impressionnante – ne font pas avancer l’intrigue d’un iota. Pour la première fois devant un Mission: Impossible, j’ai sincèrement eu envie d’entrer dans la salle de montage et de sortir les ciseaux.


Pourtant, tout n’est pas à jeter, loin de là. Christopher McQuarrie reste un maître dans l’art de construire des séquences d’action haletantes. Oui, on sait qu’Ethan va triompher – il l’a déjà fait sept fois. Mais on continue à se laisser prendre au jeu : comment va-t-il s’en sortir, cette fois ? Et surtout, à quel moment tout ce qui était prévu va dégénérer ? Ce suspense-là fonctionne toujours.


Autre point fort : la cohérence de l’univers. Ce film s’inscrit directement dans la continuité de Dead Reckoning, dont il reprend les personnages, tout en faisant des clins d'œil assumés à l’histoire de la saga. La fameuse “patte de lapin” du troisième opus de J.J. Abrams trouve enfin une explication. Fini la mystery box, place à une narration plus frontale. Et surprise : on retrouve même William Donloe, cet agent un peu paumé à qui on avait volé la fameuse liste des agents infiltrés sous le nez dans le premier film, toujours incarné par Rolf Saxon. Une belle boucle bouclée.

Côté casting, c’est aussi du solide : Hayley Atwell, Hannah Waddingham, Tramell Tillman… autant de présences charismatiques qui renforcent le plaisir.


Au final, Mission: Impossible 8 reste un blockbuster spectaculaire, pensé pour en mettre plein les yeux. Mais en cherchant trop à faire durer le plaisir, il finit par manquer de nerf. Un bon moment de divertissement, oui — mais pas le choc mémorable du premier opus signé Brian De Palma.

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Andika

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