Georgie,années 50.Daisy Werthan,institutrice à la retraite,est une riche veuve autoritaire et revêche.Ne parvenant plus à conduire,elle est contrainte d'accepter la présence d'un chauffeur noir embauché par son fils.Elle va mener la vie dure à son employé mais bizarrement,au fil du temps,la sympathie naîtra entre ces deux êtres aux caractères très différents.Difficile de croire en voyant ce déplorable salmigondis atone et soporifique que le film a fait un triomphe à sa sortie et obtenu quatre Oscars,sans parler des nominations,dont celui du meilleur film et de la meilleure actrice pour Jessica Tandy.L'australien Bruce Beresford,très intéressant à ses débuts,est devenu comme beaucoup d'autres un médiocre yes man en émigrant aux States et sa réalisation empotée ne parvient jamais à donner un semblant d'élan à cette lugubre enfilade de scènes statiques s'étirant au milieu de deux décors moches où errent trois personnages inintéressants au possible.C'est esthétiquement atroce,avec cette image terne et pastellisée typique de l'époque et ces décors rococos déprimants,tandis que la musique violoneuse de Hans Zimmer augmente sans vergogne le taux de sinistrose ambiante.Quant au scénario,pour autant qu'on puisse le qualifier ainsi,il est l'oeuvre du dramaturge Alfred Uhry qui l'a tiré d'une de ses pièces.De fait il s'agit bien de mauvais théâtre filmé consciencieusement étalé qui présente deux personnages particulièrement antipathiques dont on se fout tant ils sont stupides et détestables alors que leurs rapports,mornement décrits,n'ont aucune crédibilité.Pour ce qui est des dialogues,le carburant en matière de théâtre,c'est la purge absolue entre humour lourdingue et conversations convenues dépourvues du moindre relief.Daisy est une vieille peau chiantissime recluse dans l'aigreur et le é,idiote et plus têtue qu'une mule.Hoke est un nègre de maison roublard et obséquieux dont les bavardages débiles et creux scient les nerfs.Comme la patronne est juive Uhry,spécialisé dans la pleurnicherie ethnique,établit un curieux parallèle,plutôt déplacé,entre les racismes subis par les noirs et les juifs dans ce Sud post-ségrégationniste car il est bien sûr question de racisme à travers quelques séquences mollassonnes évoquant pesamment la situation américaine d'alors.Tous les domestiques sont noirs,les policiers sont malveillants envers les minorités,des antisémites traînent dans les coins et les progressistes se targuent de leur tolérance tout en exploitant les blacks.L'hypocrisie générale est campée mais tout ceci est dilué au gré de cette lancinante histoire d'amitié improbable propre à endormir un bataillon de candidats de télé-réalité cocaïnés en route pour une rave party.Jessica Tandy et Morgan Freeman ont semble-t-il oublié que la pièce était filmée et surjouent comme des guignols avinés,la première dans le registre crispée et crispante,ce qui ne l'empêchera pas d'empocher la précieuse statuette,le second dans le genre grimaces de faux-jeton et ricanements de demeuré.Seul Dan Aykroyd dans le rôle du fils débonnaire et arrangeant signe une belle performance.