oui

deux ans avant Born In Flames), Miroirs brisées de Marleen Gorris raconte la maison close du point de vue de ses travailleuses et c'est beau à voir.

Miroirs brisés est un véritable film féministe, touchant, qui pose une question simple : pour les femmes, la vie est-elle toujours organisée comme dans une maison close? La réponse, tout aussi simple : dans un monde où les hommes dominent, oui. Et le miroir est un symbole pertinent, parmi tant d'autres, de cet enfermement. On se fait belle, on contrôle son apparence, on simule le regard masculin avant qu'il ne nous scrute.

dans les deux histoires parallèles - celle de la maison close et celle du tueur en série - les hommes regardent, décident. Et les femmes résistent. Par le silence (wink wink Une question de silence), par la solidarité, et finalement par la violence.

je n'ai pas l'ambition de faire une analyse en profondeur de ce film, juste d'écrire une critique pour mieux m'en souvenir. Une des choses qui m'a marqué, c'est le contraste (volontaire) entre les moments de solidarité et les moments de concurrence. Les hommes, l'argent qu'ils possèdent, le racisme qu'ils instillent, divisent les femmes, les isolent et finalement les tuent.

peut-être que le seul point faible du film est qu'il ne montre aucune perspective de libération pour ses personnages. Ou plutôt qu'il propose une fin douce-amère, avec une libération conditionnelle pour certaines et pas pour d'autres. Mais c'est aussi son point fort. Ce qui le rend réaliste et bouleversant.

Enfin bon, vous l'aurez compris, je recommande ce film.