In a mood for tales

Quelques effets de filtre couleur et le Paris actuel ret le Paris mythique des cartes postales.

Cliché, forcément, cliché. Et pourtant, c'est bon, non, alors qu'on est tête dans le guidon, tous les jours dans le métro ou le bus, les yeux rivés au sol et à l'ivresse de se frayer un chemin sans encombre parmi la foule, l'esprit obnubilé par l'envie de s'isoler du nombre, attraper un peu d'air, tenir malgré le stress, la pauvreté partout, la pression de l'heure, c'est bon, disais-je, de lever un peu le nez, et de se rappeler que, quand même, Paris, ce n'est pas que ça, c'est aussi une belle ville.

Malaise, à l'entrée en scène des personnages du présent. Si « citadins » finalement, un même goût pour le paraître, pour la péremption, les soirées de luxe, en tout pays, et à toute époque, apparemment.

Marcher dans Paris la nuit, marcher dans Paris sous la pluie. Ou dans d'autres villes, j'aime cela. Mais c'est un autre plaisir de retrouver à l'écran un même goût pour une expérience déjà vécue. (Ce plaisir a certainement un nom "technique, mais je ne le connais pas.)

Les 12 coups de minuit, sésame pour entrer dans le rêve – à l'inverse de Cendrillon.

Bon, c'est vrai que ce thème n'est pas neuf, Woody Allen nous a déjà fait le coup du city « road » movie à travers le miroir, avec la Rose pourpre du Caire par exemple, mais … et bien pour moi qui n'ai pas vu grand chose de sa filmographie, qui suis novice en cinéma, ça fonctionne, cette équipée dans le temps et dans l'espace. La comparaison avec le rêve est certes éculée mais malgré tout le même mécanisme est ici à l’œuvre. Divagations liées à l'ivresse – qui du vin qui de l'exaltation de la nouveauté ? J'aimerais bien, moi aussi, imaginer une histoire où je me retrouve à faire la bringue avec quelques personnes que j'aurais bien aimé rencontrer. Quel plaisir de fantasmer, le temps d'une rencontre avec une ville, y vivre les événements qui l'ont traversée !

Une histoire d'errance, donc, qui m'a fait penser à la pièce de théâtre Le Porteur d'Histoire – ces errances sont de saison, c'est peut-être qu'on y trouve des explications, des fenêtres aussi, pour s'échapper du quotidien, pour le transformer. Parce qu'il est présent par la fuite, par les allusions au Paris quotidien, par les moments de "présent" du film, et qu'il est souvent pesant, ce présent, tortueux, parfois ouvert.

Voilà, j'y ai trouvé mon compte, faut croire que j'ai besoin de contes pour alléger un peu le quotidien en ce moment, mais après tout, une critique est souvent liée au contexte dans lequel on reçoit une œuvre.
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le 9 févr. 2015

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Le_sanskrit_tique

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