Mind Game c'est un film qui se vit les cinq sens en éveil, un feu d'artifice de couleurs, une douceur teintée de l'amertume des regrets. Les mots que l'on n'a pas prononcés, les choses qu'on aurait voulu faire, un é si vite révolu et un futur toujours en question.
Et si la madeleine avait finalement un goût de sable.
Et si les lendemains qui chantent étaient pour les autres.
Carpe Diem me direz-vous.
Et bien Mind Game c'est un peu tout ça, mais c'est surtout une fable sous LSD, une rêverie métaphysique sous trips, un brin de philosophie par ci, une pincée de n'importe quoi par là et on obtient le film d'animation le plus barré de sa génération, le plus délicieusement audacieux également.
La rencontre fortuite mais non hasardeuse entre le Studio 4°C, l'imaginaire débridé du mangaka Robin Nishi et du génial réalisateur Masaaki Yuasa à qui l'on doit notamment l'excellent Cat Soup, va accoucher de cette superbe pépite d'animation.
L'histoire en bref
Nishi jeune mangaka raté, if et peu courageux a regardé er le début de sa vie et avec elle Myon, premier amour jamais oublié qu'il va retrouver au hasard d'un métro.
Décidé à ne pas laisser er cette seconde chance qui s'offre à lui, Nishi va rencontrer son funeste destin sous la forme de deux Yakuzas et d'une balle mal placée.
Sa rencontre avec un créateur protéiforme et facétieux qui va lui faire revivre sa mort jusqu'à la lie est le point de bascule du film.
Et une question : Et si d’au delà il n'y avait pas?
REWIND
Nishi court pour sa vie et cette course sera la première étape d'une renaissance et de décisions. Vivre enfin avec courage et détermination; gagner sa liberté.
Ça c'était pour la petite histoire mais la grande...
Je pourrais parler d'une course poursuite effrénée à la destination finale improbable ou encore d'un mythe biblique revisité, de pulsions, de libération et de danse mais ce qui m'a vraiment frappé c'est que mine de rien des thèmes rien de moins qu'essentiels sont és en revue : La mort, l'amour, le rêve, le courage de vivre et la question du bonheur.
Toutes ces questions trouverons leurs réponses au cours du huis clos qui mènera au magnifique twist final.
Mais Mind Game c'est aussi le "nouveau" visage de l'animation japonaise. Bien que les ressorts classiques soient utilisés, celle-ci se prend néanmoins un léger coup sur le museau. C'est innovant, audacieux et délicieusement décalé. Car ici on entremêle l'image de synthèse, la prise de vue réelle et les images photographiques sans jamais tomber dans le kitsch ou l'absurde.
C'est brillamment exécuté les couleurs sont pop, acidulées et la mise en animation fluide et sans fausses notes.
Vous l'aurez compris Mind Game n'est ni le film du compromis, ni celui de la demie-mesure. Mais s'il obtient votre adhésion, vous vous retrouverez happés par cette folle frénésie, cette hallucination visuelle ou le é, le présent et le futur s'entremêlent pour créer une boucle infinie.
Mind Game c'est une poésie de tous les instants, un essorage complet du cerveau dont on ressort ébahi, légèrement chancelant et heureux.