Metropolis, libre adaptation du manga éponyme d'Osamu Tezuka publié en 1949, lui même inspiré du Metropolis de Fritz Lang, est une petite merveille d'animation, pionnière dans la fusion de l'animation artisanale et numérique à grande échelle, ce qui lui confère aujourd'hui un cachet visuel unique. Les thématiques abordées sont vastes : le fascisme, la légitimité d'une révolution, la notion d'être humain, la toute puissance de la science, les robots, etc... Le tout via moult clins d'œils en rapport avec l'Histoire de l'humanité, partout disséminés dans le film (pèle mêle, l'empire des mille ans, la tour de Babel, la liberté guidant le peuple, El Che...)
Si le film garde le dessin très rond et enfantin de Tezuka, ce n'est que pour mieux tromper le spectateur : attention, vous ne regardez pas un dessin animé pour enfants.
Certains plans de Metropolis relèvent de l'œuvre d'art, tout simplement, comme par exemple cette scène où Tima fixe la lumière jaillissant d'une interstice, ses cheveux dorés voletant lentement autour de son visage. On peut aussi évoquer la Zigourat se dressant fièrement, insolente, arrogante dans la zone 1 colorée mais guindée de Metropolis.
La bande son, très jazzy, alternant mélodies réjouissances et mélancoliques, atteint son paroxysme,
avec la destruction de la zigourat, scène apocalyptique au possible, pourtant contrebalancée par I Can't Stop Loving You.
Metropolis, c'est avant tout une histoire d'amour impossible entre deux enfants qui apprennent à se connaitre dans un temps de remous politiques ne laissant place à aucune pitié... Et quand cette foutue radio s'allume à la fin du film, on ne sait pas s'il faut se réjouir ou pleurer. Alors on fait les deux.
Un petit bijou d'animation qui expurge du manga les erreurs de jeunesse de Tezuka pour en faire un film plus dur, porteur d'un message sur la "politique" au sens premier du mot, et sur ce qui définit l'humanité. Rien que ça.