Mélancolie télévisuelle
Évoquer le destin d'une des premières syndicalistes françaises ? Beau projet, logiquement mené par un Gérard Mordillat toujours aussi sensible à la cause des « travailleurs »...
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le 23 sept. 2018
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Ce téléfilm sur l'éveil au syndicalisme d'une ouvrière fileuse de Vizille (en Isère), contre les forces du capitalisme, du déterminisme social, de la religion, est tout à fait sympathique, et présente plusieurs originalités. D'abord, il traite du petit monde ouvrier, celui disséminé dans les campagnes. Et puis aussi des femmes, dernières roues du carrosse syndical.
Le cadre rural, avec pour cadre principal une filature à eau, au tournant XIXe-XXe siècle, permet de justifier des décors dépouillés et des figurants peu nombreux. C'est efficace, car cela nous rappelle aux conditions de vie qui furent celles de l'avant-pétrole.
Les acteurs jouent honnêtement (et puis qui n'aime pas Virginie Ledoyen ?). Il est bon d'avoir des films qui rappellent sur quelles impostures éculées a toujours reposé le capitalisme. Même si ses avatars (le prêtre, le patron...) sont sans épaisseur (mais pourquoi pas ?), et si les discours que Lucie Baud tient à la face du patron semblent un peu trop beaux pour sonner vrais, c'est un film qui transmet beaucoup d'éléments importants de notre histoire. D'abord la tradition anarcho-syndicale, et ses chansons, qui sont très présentes dans le film. Ensuite les rapports de force au sein du monde syndical.
Le script n'est pas parfait : certaines scènes semblent un peu enfoncées de force (les scènes intimes de Lucie avec Charles, ses scènes de tristesse). C'est un peu trop écrit par moment.
La fin, avec le suicide de Lucie en sortant de prison, avec son amant qui arrive quelques minutes trop tard pour la détourner de son geste, est inutilement mélodramatique, je trouve. Quoiqu'elle n'ait rien d'invraisemblable.
Il n'en reste pas moins que c'est un très beau téléfilm, salutaire en ces temps sombres. Il en faudrait plus de ce genre. Pour que les gens retrouvent une conscience sociale.
Merci Gérard Mordillat.
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le 17 avr. 2025
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le 23 sept. 2018
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