Bonne expérience, piètre opinion
J'ai vu ce film pendant un cours de philo, dans le cadre duquel on a abordé la question de la fin du monde.
Je crois que cette seule question est à l'origine de ma réception plutôt bonne du film. Assez hermétique à ce genre d'esthétique à la fois assez lente et pourtant pas totalement contemplative, je veux bien reconnaître une certaine virtuosité de l'image sans pour autant y adhérer.
De même, la laconique analyse qui nous a été livrée ne m'a pas particulièrement touchée : alors ok, chaque personnage est censé représenter une étape du deuil... Je ne sais pas trop qu'en penser parce que je fais partie de ces chanceux qui ignorent encore ce que c'est que de perdre un proche. J'imagine que c'est plausible ; enfin, faire de chaque protagoniste la personnification d'une seule étape du deuil, ça m'a l'air un peu grossier - pas trop débile, mais vraiment peu subtil.
D'ailleurs, quand j'y pense, il n'y a personne que je n'ai pas trouvé grossier dans ce film : Kirsten Dunst, complètement ché-per qu'on ne peut regarder qu'avec les paupières plissées de distance ; Charlotte Gainsbourg pour qui l'on éprouve de plus en plus de condescendance (le moment où elle n'arrive plus à porter son fils correctement après l'avoir trimballé dans la forêt est insoutenable) ; l'enfant qui m'a l'air de ne servir à rien (?!) ; le mari, faux et faible... Et puis ce majordome que j'ai vraiment pas compris pourquoi il était là.
Ils sont tous compréhensibles, bien sûr, mais en même temps si aisément compréhensibles qu'ils en deviennent incapables de susciter quelque once de sympathie chez moi.
Non moi ce qui m'a émue, du coup, c'est d'avoir regardé le film avec la prise de conscience grandissante d'une possibilité d'une fin du monde de même sorte que celle qui nous est présentée par le film : rien, absolument rien. (je crois me rappeler avoir vu un épisode des Simpson où la Terre explosait, à la fin, mais comme d'habitude avec les Simpson, je n'ai pas vraiment pris ça à coeur). Finalement, j'ai fait pendant le film, à bien moindre échelle (je n'irais tout de même pas jusqu'à prétendre avoir sombré dans l'illusion fictive) le même voyage psychologique et philosophique que les personnages : une angoisse sourde, qui devient plus brûlante à mesure que Melancholia et sa menace inéluctable, irrationnelle, insensible s'approche de la Terre.
Haha, maintenant que j'y pense, ça ressemble pas mal au stress de er à l'oral un exposé qu'on a mal préparé.
Ha, zut. J'avais oublié mais je n'ai vu que la seconde partie du film (je dois bien le préciser)