Never Take Sweets From A Stranger bénéficie d'une structure en trois actes d'une solidité à toute épreuve, rappelant la capacité du cinéma classique à mêler concision et substance dans un même mouvement. Qu'il s'agisse du combat des parents pour leur fille au sein d'une communauté hypocrite, de toute la phase de procès judiciaire ou du climax à l'insoutenable suspense, les mêmes qualités pures transparaissent. Frontal et sans concessions dans ses dialogues sans oublier la dignité et la pudeur, efficace et tendu dans ses péripéties sans tomber dans le spectaculaire scabreux, le film de Cyril Frankel repose sur un rare sens des proportions. Les sujets sensibles des agressions sexuelles sur mineurs et des tabous qui les entourent bénéficient d'une sorte d'expressivité maximale, paradoxalement rendue possible par cette juste et précieuse distance.