Lise et Alex- un prestidigitateur de haut vol –, deux bonnes personnes aux airs bohémiens, sont contraints de se quitter car Alex doit venger son père dans une affaire étrange, face à des adversaires surréalistes.
Mauvais Sang étant le premier film qu’il m’ait été donné l'occasion de savourer du réalisateur Leos Carax, je peux difficilement comparer cette réalisation fascinante d’un point de vue technique avec la réalisation de ses autres œuvres. Pour sûr, celle-ci est composée de procédés assez inhabituels, très esthétiques et extrêmement agréables à l’œil.
Les parties de bonneteau cadrées sur les angles de cartes et rythmées par la diction caracolement diligente du déloyal Alex, la course effrénée de ce dernier sur un interminable trottoir durant laquelle il tente de rester dans le cadre, ant du if à l’actif pour ne pas sortir de l’histoire ; représentent autant d’astuces attrape-l’œil qui ne laissent pas indifférent.
Un des fers de lance du métrage est également cette fabuleuse bande-son, de David Bowie à la symphonie classique de Britten, elle vivifie l’action, lui donnant presque quelque chose d’épique. Elle entretient l’atmosphère sombre et décalée du film
Les mots volent entre Alex et Ana, une jeune et jolie femme à la coupe garçonne, image fragile et légère de l’amour inaccessible, comme lâchés par la fenêtre, ils s’échangent entre deux individus déphasés et quelque peu lunatiques. L’intrigue est complètement irréaliste et tourne autour d’une étrange maladie, sorte de métaphore du SIDA, qui affecte les personnes qui font l’amour sans s’aimer.
Une fin dans le sang, musique à l’appui, vous allez adorer.