Le bénéfice du doute

Si une nouvelle vision du second opus n'aura pas eu le moindre effet sur ma réaction de rejet épidermique, ce troisième volet peut se targuer d'avoir obtenu un petit regain d'intérêt et d'estime.

À la lumière de la théorie d'@Hypérion (car, à ce jour, je ne lui reconnais pas d'autre statut), je concède que les intentions des deux frangins étaient peut-être plus complexes qu'il n'y paraît au premier abord, même si je suis en cela rendu frileux par les interprétations fumeuses autour de films comme Sucker Punch ou Inception.

Sans donc m'étendre plus que nécessaire sur cet aspect purement spéculatif, je tiens à affirmer ma position concernant Matrix Revolutions.
Sans pouvoir prétendre au niveau d'excellence atteint par l'initiateur de la trilogie, il offre une conclusion honorable, graphiquement acceptable à l'histoire, en donnant corps à ce monde des humains et un affrontement épique avec les machines qui les asservissent.

Un combat pas si manichéen qu'il n'y paraît, en toile de fond transparaît toujours le syndrome Frankenstein, les apprentis sorciers déés puis anéantis par leur propre création.

Toujours noir, toujours crade, le film se pare cette fois d'une dimension religieuse de façon claire, là où c'était seulement esquissé dans l'odieux Matrix Reloaded, de sombre mémoire.
En parallèle la bataille elle-même, titanesque, complètement déséquilibrée, sert de "contrechamp" avec le voyage quasi-spirituel effectué par les deux tourtereaux Neo et Trinity.

C'est ce mélange des genres, réalisé la plupart du temps de façon assez maladroite, qui contribue à une note très moyenne, encouragée également par l'ampleur disproportionnée donnée à chaque élément : de l'hégémonie des Smith à l'attitude héroïque des personnages secondaires, tout devient excessif, à la limite de la nausée..

Un témoin "vivant" de l'adage selon lequel le mieux est l'ennemi du bien.

Je ne peux que vous encourager à lire la critique du copain @Hypérion donc, et éventuellement de vous faire votre propre opinion en revoyant le film avec cette vision différente à l'esprit, mais faites-le en toute conscience : cela ne révolutionne pas le film, ça lui confère juste une dimension supplémentaire, un peu plus de substance.