Marina Abramovic: The Artist Is Present (2012), réalisé par Matthew Akers, n’est pas juste un documentaire sur une artiste contemporaine : c’est une immersion dans un art de vivre — ou plutôt d’être. À travers la préparation de sa rétrospective au MoMA et sa performance emblématique, le film capte l’essence de Marina Abramovic : une femme qui fait de sa propre présence un outil artistique, émotionnel et presque spirituel.
Ce qui m’a marqué, c’est la manière dont Akers filme sans trahir. Il laisse place au silence, au regard, à l’émotion brute. On découvre une artiste entière, mais aussi une femme vulnérable, drôle, seule parfois. L’équilibre entre la performance publique et l’intimité du parcours personnel est juste, sensible, sans mise en scène superflue.
Le rythme, un peu inégal par moments, n’enlève rien à la force du propos. Le cœur du film — la performance face aux visiteurs — est d’une puissance rare. Ce face-à-face silencieux dit plus sur la condition humaine que bien des discours.
Ma note : 8.5/10. Parce que ce film m’a touché, bousculé, et surtout, fait réfléchir. Il ne cherche pas à expliquer l’art d’Abramovic — il nous le fait ressentir. Et c’est là sa vraie réussite.