Mardi, après Noël
6.9
Mardi, après Noël

Film de Radu Muntean (2009)

Blonde ou brune, il faut choisir

Mardi, après Noël est un film sur lequel je suis tombé totalement par hasard et sur lequel je ne connaissais logiquement rien avant de le voir. Il est arrivé à me surprendre par sa proposition de cinéma en traitant d'une histoire toute banale d'adultère, mais en la traitant avec une grande justesse. Je ne suis pas certain d'avoir déjà vu un film aussi réaliste dans sa manière de traiter de la question.


Le film s'ouvre sur un plan séquence de 7 ou 8 minutes sur un couple nu, dans un lit, entrain de parler amoureusement, de "jouer", de s'aimer... Quelle n'est pas la surprise du spectateur lorsque quelques secondes plus tard il se rend compte qu'en fait cette fille avec laquelle il se sentait tellement complice n'est pas sa femme et qu'il est en fait marié, avec une petite fille de 8 ans. Et c'est là que le film devient très intéressant, parce que la scène que l'on vient de voir, qui semblait si belle, si juste, si pure se retrouve à la fois contrastée et limite salie par ce que l'on voit ensuite... le quotidien banal d'un type marié qui s'il ne semble pas ne plus aimer sa femme, mais le charme des débuts a disparu. On la voit lui couper les cheveux à la tondeuse alors qu'il est totalement nu. La nudité n'est plus ici source de désir, de plaisir, mais juste banale, triviale, limite médicale... Néanmoins le film ne joue pas la dichotomie grossière, puisque l'on a quand même quelques moments de grâce dans ce couple mourant, la femme qui se fait masser les pieds par son mari, qui lui glisse les pieds sur le visage tendrement... et même ce age de cadeau à Noël, alors qu'ils se séparent, où ils arrivent à agir en symbiose pour leur fille afin de lui mettre les cadeaux sous le sapin.


Le fait que le film ne soit pas manichéen donne tout son charme au film, notamment le fait que le type ne soit pas présenté comme un salaud, que comme lui on est perdu, entre la belle blonde, jeune, où l'on sent toute la ion qu'il éprouve pour elle et la brune, plus âgée, où le couple s'est mis dans une certaine monotonie, mais qui n'est pas non plus inable.


J'aime également le fait que contrairement à ce que l'on pourrait s'attendre le film va finalement moins montrer la fille qu'il choisit, comme si elle avait déjà tout offert, qu'on était déjà dans le quotidien (on parle de faire de la place dans un placard) et que finalement c'est celle qui est quittée qui devient le plus intéressant, la plus tentante...


C'est vraiment un beau film et ça me donne envie de m'intéresser de plus près à la nouvelle vague roumaine.

7
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le 14 févr. 2017

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Moizi

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