Si cela fait quelques années que je n'ai pas vu de Pasolini, sans doute par peur d'être déçu des quelques uns qui me restent à voir, j'ai apprécié ce Mamma Roma. Pas autant que l'Evangile, Théorème ou encore la trilogie de la vie, mais apprécié malgré tout. C'est l'un de ses premiers films et on sent déjà quels sont les thèmes qui vont caractériser son œuvre, notamment la présence de la figure christique, totalement évidente dans le final, où ce fils crucifié appelle sa mère... ou encore toute la relation avec la mère, thème forcément principal d'un Oedipe Roi.
Puis s'ajoute à ce que j'aime déjà chez l'auteur, toute une thématique autour de l'errance, de l'absence d'intrigue réelle, c'est juste un jeune qui zone, qui vit sa vie, qui tente d'exister entre sa mère possessive, ses premiers amours et sa bande de copains. Finalement tout jeune garçon peut se retrouver là-dedans. Il y a une beauté universelle qui se dégage puisque Pasolini prend le temps de filmer ces gens là, de leur donner de l'importance en leur accordant du temps à l'écran.
Si au début j'avais un peu peur du côté néoréalisme, Pasolini parvient à faire quelque chose de vraiment beau esthétiquement avec ce film et à manier les symboles sans jamais être lourdingue et ne pas être ainsi un simple film noyé dans un courant artistique avec d'autres productions bien meilleures dont il ne ferait que bêtement reprendre certains codes.
Bref, c'est vraiment pas mal du tout.