Une situation volcanique à la Guadeloupe, avec la présence de la Soufrière, ce n'est assurément pas une anomalie. En faire le scénario d'un film, qui ne recherche pas le spectaculaire mais, à l'inverse, qui montre les conséquences pour la population d'une éruption, avec sa part d'imprévisibilité, est une idée judicieuse, où le suspense existe bel et bien, tout en ant après des aspects sociaux, excellemment décrits. Le film suit au plus près deux experts vulcanologues, l'une, Marina Foīs, issue de la Métropole, et l'autre, Théo Christine (l'acteur qui monte), débutant, attaché à son territoire. Leur relation, proche, mais non exempte de conflits, est aussi l'un des points d'intérêt du long-métrage de Cyprien Vial, qui ne se perd qu'occasionnellement dans un jargon de spécialistes. On y voit aussi, et c'est assez ionnant, les rapports complexes entre l'autorité préfectorale, les vulcanologues et, surtout, une population qui comprend parfois difficilement des décisions d'évacuation qui paraissent arbitraires, en vertu du fameux principe de précaution. Sous le volcan, les torrents de lave du mécontentement sont parfois aussi dangereux que les caprices de la Soufrière.