Ce film m'a profondément blasée...
Comment un cinéaste peut-il avoir un aussi immense talent de mise en scène et de réalisation et en même temps, aussi peu de chose à dire ? La maîtrise des images ne fait que cruellement mettre en lumière le spectaculaire vide scénaristique, dans un monde esthétisé où tout est simple (dans le sens le plus inintéressant du terme), clair, explicable, en un mot, superficiel. Avec des formules toutes faites, des prêts-à-penser, des ENORMES clins d'oeil au spectateur. D'ailleurs, pour être sûr d'avoir toute votre approbation quant aux combats de tolérance menés dans le film, le spectateur est représenté dans le film à travers le rôle de la journaliste qui interviewe le correspondant secret de John F Donovan devenu adulte, censé personnifier les différentes postures que vous pouvez arborer face à une telle histoire par ordre chronologique : incrédulité, inintérêt, mépris, puis empathie, comion, etc. J'ai failli me prendre au jeu mais c'est tellement grossier comme procédé, tellement dirigiste, qu'on a qu'une seule envie, c'est de se rebeller et de rejeter quelque peu cette main qui veut tellement nous guider vers le soleil Dolan. Un soleil où les mères tyranniques et étouffantes finissent par attendrir, les homosexuels ne vivent plus dans le secret, la ion pour le cinéma et la célébrité est la plus belle de toutes, la mort n'existe pas mais n'est que repos éternel. Vous ne vous reconnaissez dans aucune de ces affirmations? Eh bien allez chercher ce que Xavier Dolan a à vous dire. Moi-même je cherche encore.