Quand le giallo revient...

Une escort, qu'un accident de voiture a rendue aveugle, doit faire face aux assauts d'un tueur masqué et aux gants noirs, qui a déjà liquidé trois de ses consœurs.

Dario Argento n'avait plus tourné de films depuis 10 ans et le calamiteux Dracula, et c'est peu dire qu'on pensait ne plus le voir derrière une caméra. Seulement, avec l'aide de producteurs français et de sa fille Asia (qui tient également un rôle secondaire dans le film), le voilà peut-être pour la dernière fois à la réalisation d'un giallo, à l'ancienne. Et au fond, même si c'est parfois maladroit, et c'est un euphémisme, il y a quelque chose de touchant de revoir un des pères du genre de retour.

L'aveugle en question, incarnée par Ilenia Pastorelli, joue de son corps sur quelques scènes mais sa cécité va en quelque sorte l'enfermer dans le monde des non-voyants, avec comme seule amie une assistante sociale jouée par Asia Argento, et un petit garçon d'origine chinoise de dix ans, avec qui leurs destins seront liés à cause du tueur. Qu'on voit assez vite dans des meurtres graphiques toujours bien réalisés, où le sang est bien rouge comme dans les films des années 1970. Mais au fond, ce qui me plaît, c'est que Argento reste constamment au premier degré, sans jamais donner des coups de coude à son spectateur ou dire haut et fort que c'est un giallo.

Alors oui, l'interprétation est parfois hésitante, quelques effets sont kitschs (je pense aux plans avec la chienne de la femme aveugle), mais j'y quelque chose de touchant de la part d'Argento, comme s'il voulait terminer sa carrière par ce pour quoi il est autant populaire.