On connait bien sûr George Miller pour Mad Max, Babe, Happy Feet, mais beaucoup moins pour ce film, qui est é plus ou moins inaperçu à l'époque, mais que j'ai trouvé magnifique, une grande leçon de vie, d'autant plus que l'histoire qui nous est racontée est réelle.
Le film raconte comment les parents d'un enfant touché par une maladie orpheline, l'adrénoleucodystrophie, vont se battre pour trouver un remède à quelque chose qu'on connaissait mal à la période où se déroule l'histoire, 1984. Leur combat est d'autant plus irable qu'ils ne sont guère soutenus par le corps médical, ni par l'industrie pharmaceutique ; pour la bonne raison étant que la maladie de l'enfant étant rare, personne ne s'est donné la peine de chercher un remède car ça ne rapporterait rien (en argent), ce qui est en soi scandaleux.
Tout le film est raconté comme un combat, et entre complètement dans les thématiques propres à George Miller qui concerne souvent la lutte contre un ordre établi afin de faire bousculer les choses. C'est l'histoire la plus ordinaire qu'a filmé le réalisateur, mais il y a quelque chose de l'ordre de l'affrontement entre cette famille et la maladie.
De plus, ayant été médecin avant de devenir cinéaste, il raconte l'histoire avec la plus grande des clartés malgré les différents termes techniques, qui se résument à vouloir faire descendre le taux de myéline (en gros, la graisse) dans le sang de l'enfant au risque de lui faire subir de graves difficultés respiratoires.
De plus, George Miller a su intelligemment se concentrer sur le point de vue des parents, à la fois impuissants face au destin de leur petit Lorenzo, mais déterminés à faire reculer la maladie. D'ailleurs, on verra une seule fois à l'écran les crises du petit garçon, qu'on voit respirer difficilement, car sa salive s'est bloquée dans sa trachée. On le voit surtout souffrir hors champ, avec des respirations très fortes, et des belles scènes où la mère, impeccable Susan Sarandon, lui raconte des histoires pour qu'il reste parmi elle, bien qu'il ne peut plus communiquer.
Je l'avoue, Lorenzo est un film qui m'a bouleversé, d'autant plus que l'histoire est vraie et qu'elle a conduit à des avancées réelles dans le combat contre cette maladie, notamment grâce à l'huile de Lorenzo, que les parents vont découvrir et qui va prolonger la vie de leur enfant, au départ condamné trois mois après son diagnostic. Dans la réalité, Lorenzo aura survécu jusqu'en 2008, à l'âge de trente ans.
On sent l'implication sincère du réalisateur, des acteurs (bien que Nick Nolte en fait un peu trop avec son accent italien), avec des scènes souvent terribles pour qui a des enfants.
Le choix de la pudeur et du point de vue des parents m'amènent à dire que ce film n'a rien de vulgaire ni d'obscène, mais montre de manière formidable le combat d'une vie.