"La liberté est un droit non négociable."
Le réalisateur israélien Eran Riklis adapte le roman autobiographique de l'iranienne Azar Nafisi et nous narre la résistance intérieure et silencieuse d'un "book club" féminin face à la République Islamique qui s'est mise en place en 1979 (suite à la "révolution" pour renverser le Shah d'Iran), et dont les principales victimes des lois répressives qui ont suivi étaient (et sont toujours) les femmes.
Tourné exclusivement en Italie (où le Téhéran des années 80-90 a été entièrement reconstitué), un drame à mi-chemin entre «Le Cercle des poètes disparus» et «Persepolis», où nos protagonistes interrogent leur propre pays et leur place au sein de celui-ci à travers les "ouvrages interdits" qu'elles vont lire et décortiquer.
Que faire ? S'habituer à tout ça, résister, partir ?
Une approche intéressante (l'art, vecteur de liberté des consciences face à l’obscurantisme religieux) et pouvant compter sur un casting impliqué (avec à sa tête la toujours talentueuse Golshifteh Farahani), mais dont la mise en scène manque de tension et d'une vraie incarnation, ce qui vient impacter en partie le récit du film, trop didactique et ronronnant pour convaincre comme il faudrait.
Un portrait parfois trop en surface d'un groupe de femmes unies face au système autoritaire et machiste voulant les remodeler à son image (sans volonté et sans vie personnelle, un peu à l'image de Lolita), les faire se sentir fautives et les faire taire.
Dans un genre similaire et récent, «Les Graines du Figuier sauvage» était plus maîtrisé et impactant dans son message et la manière de nous le délivrer. 6,5/10.