On prend toujours un train.
Le gars s'appelle Fausto. Forcément, on pense au Faust, où plutôt à l'idée floue qu'on s'en fait. Au début, il est forcé de se marier avec Sandra, la sœur de son ami Moraldo. Dès la cérémonie, ils sont séparés. On voit Fausto, mais pas Sandra ou alors, le gros se place ingénieusement devant elle pour que la photo de mariage rate. Ça continue comme ça : Fausto flirte, Sandra pleure. C'est pas mal fait, on voit bien la fracture qui a toujours existée entre eux, parce qu'après tout, Fausto est un coureur de jupons. Son accès de repentir, ses larmes, on y croît pas. On croît pas non plus qu'un homme de trente ans se laisse battre à coups de ceinture par son vieux père sans rien dire, mais comme il a une attitude qui rappelle celle d'un collégien, j'imagine que ce genre de correction, qui m'évoque la session de spanking dans If... même si ça a pas grand-chose à voir (If... est bien postérieur aux Vitelloni, mais je l'ai vu avant, ceci expliquant cela), sert à montrer son côté juvénile. Mais est-ce que c'est forcément juvénile ? Non. Après, Moraldo (morale) finit par perdre confiance en Fausto. Prévisible. Donc, le tout s'effrite bien, mais on s'y attend un peu trop. On connaît l'histoire, on s'ennuie un brin et les amis de Fausto servent de meubles plus qu'autre chose. Le son post-synchronisé me pose aussi problème (mais ça, c'est en général) : on sait tout de suite que ça a été fait en studio à cause de la réverbération ; la plupart du temps, et c'est pire lors des scènes extérieures, ça sonne faux en plus d'être mal synchronisé. Le cinéma italien aimait ça, je sais, mais dans ce cas-là, ça donne un film ultra silencieux et l'ambiance en pâtit. Parfois, ça marche (Il bueno, il brutto, il cattivo de Leone), mais ça me convient rarement : c'est l'effet film doublé. Bref, le film, anecdotique, décolle pas, manque de puissance. Y'a bien quelques moments de grâce, la scène avec le chien sur la plage, par exemple, mais c'est maigre. Les acteurs sont corrects, sinon.