Les "Roseaux Sauvages" constituent presque un choc, tant ce petit film, à l'origine une commande d'Arte reconstruite par André Téchiné au format long-métrage, dégage une lumière et une justesse intenses, voire impérieuses. Comme une idée de ce que le cinéma devrait toujours être : à la fois romanesque (on est loin du naturalisme, plutôt dans un romantisme brûlant) et politique (il faut avoir le courage de dire ces choses-là sur la lâcheté française en Algérie), sensuel (une représentation libre de l'homosexualité comme belle brûlure, grâce aux corps adolescents) et responsable. Peut-être toujours le meilleur film de Téchiné. [Critique écrite en 2004]