Les Nouveaux Sauvages n’est pas à se tordre de rire, il n’est pas non plus « jouissif », il n’apporte guère de réflexion, est réalisé avec modestie et je n’irai pas jusqu’à l’acclamer comme Cannes l’a fait. Les six sketches s’enchaînent sans réel lien, certains sont très bons, d’autres fort moyens. On est parfois gênés, parfois suspicieux sur ce que l’on voit. Il va un peu loin, parfois vraiment pas assez.
Cependant, Les Nouveaux Sauvages possède une qualité que je trouve finalement plutôt rare au cinéma : il se fout d’être gratuit et presque complaisant. Cette compilation n’a visiblement pas pour vocation de nous en mettre plein la vue, d’apporter à tout prix un point de vue quelconque sur l’humain ou sur l’Argentine en particulier (malgré, quelques petites incartades timides du côté de la corruption). Ce film a juste envie de nous montrer des pétages de boulons, parfois du genre XXL, que très très peu d’entre nous oseraient même rêver. Ce n’est pas un exutoire à pulsions refoulées ou que sais-je, c’est juste un recueil de blagues de Toto. La chute est parfois succulente, parfois moins, mais il reste toujours quelques choses de ces petites histoires drôles.
Attention, l’humour noir y est très noir, surtout pour certaines histoires. Il faut avoir une certaine capacité à prendre du recul sur ce que l’on voit afin de ne pas basculer dans la sur interprétation des histoires et des personnages. Enfin, personnages, le mot est trop fort. Ce sont juste des gens, à peine esquissés. Ce sont leurs actions qui comptent, pas qui ils sont.
C’est loin d’être le film de l’année mais ce fut très clairement la meilleure blague de ma semaine.