J'ai rarement vu un film avec autant de potentiel se ramasser autant.
Primo : l'histoire partait d'une très bonne idée, mais celle-ci peine à cacher qu'elle est adaptée de plusieurs nouvelles de William Faulkner et non pas d'une seule de ce dernier, car en effet c'est plus une succession d'histoires assez maladroitement imbriquées les unes avec les autres qu'un fil scénaristique efficace avec quelques intrigues secondaires bien collées dessus.
Secundo : La photo en couleurs est très belle et s'allie à merveille avec des très beaux paysages. Dommage que le tout soit gâché en partie par des scènes en studio lors des plans rapprochés et par des transparences pourries lors des scènes en voiture.
Tertio : Découlant du premier point, les personnages ne parviennent pas réellement à exister, car peu efficacement approfondis.
Quarto : Pareil, découlant du premier point aussi, les intrigues non plus ne sont pas efficacement approfondies.
Quinto : Le mélange des genres peut donner quelque chose de formidable si on réussit le délicat numéro d'équilibriste de bien les équilibrer. Mais si ce n'est pas le cas, comme ici, ça peut donner quelque chose de catastrophique. Par exemple, le personnage de patriarche censé être menaçant est plus comique qu'autre chose ce qui ruine totalement l'atmosphère du film.
Sexto : A propos du patriarche, Orson Welles, en plus sous un maquillage grotesque, cabotine à mort dans ce rôle que ça en devient très vite inable. A côté, Jerry Lewis sous ecstasy est un acteur bressonien. Heureusement sont convaincants Paul Newman, plus diablement sexy que jamais qu'il ferait s'interroger l'hétérosexuel le plus affirmé, Joanne Woodward (qui n'a pas résisté non plus au charme du blond hyper-sexy dans la vraie vie !), Lee Remick et Angela Lansbury, même si ces deux dernières, conséquence des premier, troisième et quatrième points , apparaissent beaucoup trop peu.
Conséquence : il y avait de très bonnes cartes en main, mais elles ont été utilisées pour la plupart le plus mal possible.