On a toujours du mal à savoir si « c'est du lard ou du cochon ». Rollin emprunte ici à Rivette (Céline et Julie vont en bateau), à Rohmer (Les aventures de Reinette et Mirabelle), fait référence ironiquement au mélodrame de la fin du XIXe siècle, Les deux orphelines, d'Adolphe d'Ennery et Eugène Corman (le docteur qui adopte les deux orphelines dans le film s'appelle Dennery) et, comme souvent chez Rollin, on nage entre le film d'auteur expérimental et le nanar. Cela a tout de même le mérite d'une certaine poésie, d'une certaine drôlerie (j'adore le bon docteur et la sœur Marthe), et surtout de sortir complètement des sentiers battus du cinéma français aussi bien commercial que d'auteur. Le genre de film que l'on aime ou que l'on déteste, mais qui doit rarement laisser indifférent.