Recoller les morceaux

Pendant que John découpe un certain nombre de choses (kangourous, humains...) le spectateur tente lui (parfois vainement) de recoller des morceaux d'histoire.

Et c'est bien là où le bât blesse.
Ce pas pas tant la violence de certaines images (comment traiter le sujet du meurtre sans le montrer dans ce qu'il a de plus abjecte ?), c'est encore moins la description de l'emprise psychologique que le serial killer impose à son entourage, superbement dépeint, qui gâte l'ensemble. Ce n'est enfin pas l'ambiance de banlieue perdue du sud de l'Australie en 98 qui empêche de rentrer totalement dans ce film ambitieux et plastiquement abouti.

Ce qui coince, c'est un parti-pris narratif. L'ellipse est un art difficile et en faire un principe systématique est périlleux. On e ainsi notre temps à essayer de comprendre ce qui est arrivé entre deux scènes, à deviner les tenants d'un coup d'œil complice, à anticiper les aboutissants d'une décision annoncée au cours d'un repas.

Alors qu'une simplicité implacable suffisait pour nous étouffer dans ce cloaque nauséeux.
Frustrant.
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Beauté sauvage à Perth de vue

Créée

le 1 juin 2012

Critique lue 1.1K fois

12 j'aime

3 commentaires

guyness

Écrit par

Critique lue 1.1K fois

12
3

D'autres avis sur Les Crimes de Snowtown

Recoller les morceaux

Pendant que John découpe un certain nombre de choses (kangourous, humains...) le spectateur tente lui (parfois vainement) de recoller des morceaux d'histoire. Et c'est bien là où le bât blesse. Ce...

Par

le 1 juin 2012

12 j'aime

3

Complaisance et manichéisme

En lieu et place, on assiste abasourdis et choqués à une succession de meurtres sordides que le réalisateur ne se résout pas à filmer hors-champ, retombant à chaque fois dans le panneau de la...

le 21 janv. 2012

8 j'aime

De sang froid

L’Australie, l’autre pays du serial killer. Après le réussi Animal kingdom, voici venir à nous une nouvelle histoire de tueur(s) psychopathe(s) et de disgrâce white trash, tirée elle aussi de faits...

Par

le 19 nov. 2015

7 j'aime

2

Du même critique

Quentin, talent finaud

Tarantino est un cinéphile énigmatique. Considéré pour son amour du cinéma bis (ou de genre), le garçon se révèle être, au détours d'interviews dignes de ce nom, un véritable boulimique de tous les...

Par

le 17 janv. 2013

344 j'aime

51

Classe de neige

Il n'est finalement pas étonnant que Tarantino ait demandé aux salles qui souhaitent diff son dernier film en avant-première des conditions que ses détracteurs pourraient considérer comme...

Par

le 31 déc. 2015

319 j'aime

43

Tes désirs sont désordres

Christopher navigue un peu seul, loin au-dessus d’une marée basse qui, en se retirant, laisse la grise grève exposer les carcasses de vieux crabes comme Michael Bay ou les étoiles de mers mortes de...

Par

le 12 nov. 2014

300 j'aime

141