Dans le creux de la nouvelle vague.
En matière de belles femmes on peut dire qu'il a toujours su bien s'entourer le petit père Chabrol, les magnifiques Stéphane Audran et Jacqueline Sassard sont à l'affiche de ce curieux film estampillé « nouvelle vague », mélange entre farce mondaine acerbe et thriller sensuel et mystérieux. On est en 1968 et il fallait quand même oser suggérer qu'éventuellement, 2 femmes, une haute bourgeoise et une jeune marginale, pourraient, peut-être, être mutuellement attirées l'une par l'autre. Jean-Louis Trintignant complète le casting pour une sorte de ménage à 3 à la fois malsain et fascinant. Le fond est donc bon mais la forme pèche un peu parfois. Le rythme est lent, parfois trop, il manque quand même un supplément d'intensité dramatique et de sexe (l'époque veut ça aussi, la censure guettait) et le jeu des acteurs et actrices est parfois un peu trop théâtral. Mais Chabrol, comme à l'accoutumé, n'épargne pas la haute bourgeoisie décadente et construit une intrigue correcte qui tient en haleine. Pas trop mal ces « biches ».