Itinéraire d’un gangster soigné.

Un excellent Lelouch. Une sorte de Pulp fiction à la française, avec vingt-cinq années d’avance. L’intensité n’est pas du même calibre, certes, l’humour et la virtuosité non plus, mais il y a cette volonté de jouer avec le montage, de perturber la linéarité de la narration. Ainsi le film inverse la chronologie afin vers la moitié de procéder, via un flash-back invisible, à une plongée cinq ans auparavant. Une histoire de kidnapping organisé un peu raté, qui file jusqu’à l’emprisonnement de Simon, dit Le suisse.


 Mais Le voyou s’ouvre sur son évasion de prison, puis son retrait chez une inconnue qui n’est autre que la jeune femme qu’il embrassa au cinéma dans lequel il se réfugia, pour ne pas se faire repérer. Un cinéma qui projetait une comédie musicale fictive nommée « Le voyou ». Séance préférée à celle de L’aveu, de Gavras, comme si Lelouch choisissait à la fois la fiction et le fantasme. C’est très beau. Et ce d’autant plus que ça enveloppe complètement le film. Mais c’est aussi de ses brèves retrouvailles avec son amie d’antan et leur enfant qu’il n’a pas vu naître, dont il s’agit.  Ainsi que la récupération d’une mystérieuse mallette noire (tiens, tiens…) puis de ses retrouvailles avec son complice qui ravivera cette aventure.
Si Le voyou, de Lelouch fonctionne si bien c’est en grande partie via la présence de ses immenses comédiens avec au sommet, bien sûr, Jean-Louis Trintignant (Simon, le ravisseur, cynique et séducteur) & Charles Denner (Gallois, le chef d’orchestre déguisé en victime) absolument extraordinaires. Tous deux merveilleusement secondés par deux actrices (au parcours très différent) sensuelles et mystérieuses, que sont Danièle Delorme & Christine Cochet, chacune dans leur style (grave ou léger) et leur partie de récit / temporalité.
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le 11 mai 2020

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JanosValuska

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