Film assez beau mais très lent (attention ! un Européen lambda peut s'y ennuyer), très dépaysant (ça se e sur la côte somalienne, entre l'océan Indien et une terre africaine presque désertique) et qui privilégie les images aux mots, avec une intrigue réduite au minimum, mais quand même assez bien construite. Le Village aux portes du paradis existe surtout par sa belle photographie, la beauté de l'océan dont les vaguelettes viennent mourir sur de grandes plages sablonneuses, l'intensité des regards des quelques protagonistes du métrage, leur peau cuivrée, la gravité de leurs visages, leur silence plein de mystère entrecoupé de quelques rares paroles et d'encore plus rares sourires.
Pendant tout le début du film, sensible à l'effort de construction de l'ambiance et de capture de l'âme de cette contrée du bout du monde, mais désespérant de voir le scénario se développer un tant soit peu, j'avoue m'être demandé ce que j'étais venu faire là. Nous n'étions d'ailleurs que trois dans cette salle d'un ciné des Halles, séance de 21 heures 30, et le temps de regarder un bout du générique final, de noter que beaucoup des membres de l'équipe du film se prénommaient "Ahmed", et que les lumières se rallument : les deux autres spectateurs s'étaient esquivés, il n'y avait plus que moi au milieu des fauteuils vides. Me suis aussi demandé, sur le chemin du retour, qui avait eu la volonté de faire ce film, de raconter cette histoire et qui s'était battu pour le commercialiser, à quelle fin, dans quel espoir...