Avant Tom Cruise, il y avait Charlton Heston. Non pas que les deux cocos se ressemblent ou qu'ils jouent dans le même genre de film (bon sang, "I am Legend" avec Tom Cruise aurait été 1000 fois meilleur qu'avec Will Smith) mais plutôt qu'ils incarnent tous les deux, à leur manière bien personnelle, la coolitude extrême, empreinte de virilité, de machisme et d'une confiance en soi inébranlable. Charlton Heston et Tom Cruise sont certainement ce que l'Amérique a fait de mieux.
"Le sorcier du Rio Grande" est un de ces bons vieux westerns un peu racistes comme Brando les décriait tant : des indiens méchants et parfois bêtes, des blancs valeureux qui tentent de rétablir la paix (façon de parler). Sauf qu'au milieu de tout ça, il y a Charlton qui incarne un blanc élevé par des indiens avant de comprendre leur nature maléfique. Quoi de plus logique, dans ces cas là, que de faire s'affronter Charlton et son frère issu de la famille qui l'a adopté. S'en suit tout le drama associé à cette situation. C'est très classique, il y a des affrontements, des trahisons, un peu d'amour. On pourra peut-être reprocher le rythme vu que les scènes d'action se situent principalement au début et à la fin, mais les moments de blabla ne sont pas inintéressants, donc ça va.
La mise en scène est aussi très classique, il ne faut donc pas s'attendre à un découpage particulier. Encore qu'on se sent plus à la fin des années 50 qu'au début. C'est rythmé, les mouvements fonctionnent bien, la composition est léchée. Ca manque d'un travail de lumière plus criant, mais dans l'ensemble c'est un bel emballage. Puis Heston face à Palance, c'est très cool aussi. Palance, je trouve qu'il a une drôle de tête, genre la fausse tête qu'on utilise pour faire gigler du sang dans un film d'horreur.
Bref, "Le sorcier du Rio Grande" ne transcende pas le genre, c'est certain, mais reste un très bon divertissement, malgré le message qu'il serait difficile de porter dans une production actuelle.