L'oppression règne en Californie espagnole, mais un justicier masqué et fumeur, Zorro, tient les soldats du gouverneur pourri en échec et les tourne en ridicule.
C'est un film muet, avec des compositions larges hérités de l'époque de Griffith, mais aussi afin de privilégier l'action. On voit en général les personnages en pied, afin que les apparitions de Douglas Fairbanks soient compréhensibles dans l'espace.
Une romance avec une ingénue, fille d'un vieux couple qui se fait dépouiller par le gouverneur. On trouve déjà la dychotomie entre le Zorro courageux, insolent et viril et le Don Diego apathique et nounouille (ici il essaie de faire des tours avec un foulard, gag à répétition).
Zorro, au contraire, est flamboyant, et se réclame d'un Cyrano de Bergerac. Il se bat une rose entre les dents, arrive au milieu d'une salle bourrée de gardes, fait trembler toute une assemblée avec un pistolet, convertit une horde de soudards à la beauté de la liberté. Surtout, il saute d'une fenêtre à l'autre, grimpe sur un toît, disparaît dans une meule de foin, se déguise, prend un tabouret sur son épée pour le lancer à la tête du sergent, déjeune entre deux scènes d'action. C'est un festival d'action et d'humour.
Reste la fin, pas très canonique : Zorro révèle son identité, chasse le gouverneur et rafle la fille. La dernière scène, où il veut embrasser la fille derrière un foulard sans cesse rabattu par le vent, est un joli doutage de g... de la censure bienpensante de l'époque.
Après, ce n'est que ça : Douglas Fairbanks qui fonce à toute allure et se bat. N'y cherchez pas une profondeur énorme, c'est juste romantique et flamboyant.