Le Royaume de Kensuké est l’une des très belles découvertes de ce début d’année. C’est un beau récit qui prône la sauvegarde du patrimoine naturel, et qui fait mine de rien son bout de chemin depuis sa présentation en compétition au Festival d’Annecy 2023.
Le film vient de er la marque des 300 000 entrées après 4 semaines d’exploitation en salles, boosté par ces vacances de février relativement pauvres en propositions pour enfants.
Le Royaume de Kensuké est l’adaptation du roman d’aventure éponyme de Michael Morpurgo (paru en 1999). Le roman était destiné aux lecteurs adolescents ; le film, lui, touche aussi bien les adultes que les enfants dès 8 ans.
A Annecy, le scénariste Frank Cottrell-Boyce, accompagné des réalisateurs Neil Boyle et Kirk Hendry (dont c'est le premier film, on a hâte de voir ce que les deux compères proposeront ensuite), a confié qu’il avait fallu près de 9 années pour trouver le financement du film, puis pas moins de deux ans et demi de travail pour obtenir le rendu final. Un sacré projet au long court !
Il s’agit de l’histoire de Michael, jeune enfant sur le point de devenir ado, dont les parents, après s’être tous les deux retrouvés au chômage, ont décidé de changer de vie et de partir dans un tour du monde à la voile. Michael n’apprécie qu’à moitié ce périple forcé, se chamaillant sans cesse avec sa grande sœur Becky et cachant dans un compartiment du voilier sa chienne Stella.
J’ai trouvé que ces premières minutes de mise en place pataugeaient un peu : les membres de la famille sont dépeints de manière un petit peu caricaturale, et Michael, en ado renfrogné, n’est pas franchement sympathique.
Heureusement, le film prend une autre dimension dès que la tempête éclate et que Michael se retrouve seul avec sa chienne sur l’île. Le vrai voyage poétique commence alors.
Dès les premières images sur l’île, impossible de ne pas penser au petit chef d’œuvre qu’était La Tortue Rouge, la claque visuelle renversante du réalisateur hollandais Michael Dudok de Wit, qui avait été présentée au Certain Regard cannois en 2016 et qui avait, il faut le dire, mis tout le monde d’accord.
L’animation du Royaume de Kensuké est sans aucun doute moins époustouflante que la Tortue Rouge, peut-être un peu plus quelconque bien qu’on reste tout de même dans le très haut du panier en termes de dessins ; pourtant du côté du scénario, la robinsonnade Kensuké n’a rien à envier à son prédécesseur.
C’est un vrai plaisir d’assister à la rencontre et à l’apprivoisement entre Michael et Kensuké, un vieil ermite japonais qui vit reclus sur l’île depuis la Seconde Guerre mondiale. Papi Kensuké initie le jeune garçon aux beautés de la nature sauvage, ainsi qu’à la nécessité de protéger ce paradis luxuriant.
é les premières minutes, on découvre donc avec Le Royaume de Kensuké une histoire touchante, émouvante, poétique et humaine. Une petite pépite d’animation qui fait du bien pour ce début d’année un peu morne !