Les combinards endimmanchés

Une bande de pieds nickelés se met en tête d'organiser le casse du siècle, un fric-frac pour amateur en fait, mais voilà ils sont totalement à côté de la plaque et leur plan va tourner à la débandade.


Le réalisateur Mario Monicelli filme cette satire acidulée à la manière de ces grandes comédies burlesques américaines (les Marx Brothers ne sont pas loin), narrant les mésaventures d'une bande de joyeux lurons glandeurs et chapardeurs. Avec une grande maestria et ce sens inné chez les grands réalisateurs italiens de la dérision et du pittoresque.


Un casting très haut de gamme, rassemblant ni plus ni moins que le gratin du cinéma transalpin de l'époque, les tout jeunes Marcello Mastroianni et Vittorio Gassman, mais également le célébrissime comique napolitain Toto, acteur très prisé dans l'histoire de Cinecittà qui serait l'équivalent d'un Fernandel chez nous de par sa notoriété, mais également une Claudia Cardinale toute jeune et déjà très belle, quelques tronches incontournables comme Renato Salvatori, Tiberio Murgia et Carlo Pisacane complétant ce casting de joyeux combinards.


Tout ce beau monde se croise et s'entrecroise dans un joyeux enchevêtrement de scènes cocasses et totalement désopilantes, dont certaines sont franchement hilarantes.


Personne mieux que les auteurs italiens, on pense à Ettore Scola (Affreux, Sales et méchants), Dino Risi (Les Monstres) ou Nanni Loy (Hold-Up à la Milanaise), et bien d'autres encore..., ne possède la maestria pour filmer les petites gens, leurs combines, leurs magouilles, mais aussi leurs moments de tendresse avec un grand intérêt et en même temps un sens de la dérision hors paire.


Parfois cruel, souvent hilarant, toujours imaginatif ce film porte le sceau des grandes œuvres du burlesque à l'italienne.

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le 23 févr. 2016

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Philippe Quevillart

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