Coup d'essai, coup de maître
Tout est efficace dans ce fondateur du genre cultissime, hélas dans l'ombre du Scarface de Hawks, alors qu'il vaut autant sinon plus que ce dernier. En une heure et quart, LeRoy pose tous les codes du genre, l'arrivisme (contraste intéressant d'ailleurs entre la soif de bling-bling du personnage principal se croyant toujours dans les Années Folles et la période, 1931, où la Grande Dépression a détruit toute ambition et espoir des américains), l'ascension, les règlements de compte, les trahisons, la chute.
Il y a quelques maladresses tout de même, en premier le jeu d'Edward G. Robinson, qui, même si il a tout à fait la gueule et l'allure du malfrat ridiculement arriviste et teigneux prêt à tout pour se faire un nom, force un peu trop sur les tics caricaturaux siciliens, mais il reste assez excusable étant l'un des premiers à jouer ce genre de rôle - et la scène-clé du film, le braquage du night-club, qui manque d'ambition en terme de mise en scène.
Le film méritait clairement un plus gros budget, mais il reste sacrément efficace et puissant. Coup d'essai, coup de maître.