Le Mort-vivant
6.6
Le Mort-vivant

Film de Bob Clark (1974)

Voir le film

Le revenant jamais revenu

Si Dead of Night ne constitue pas la plus grande réussite de Bob Clark, à qui l’on doit le formidable Black Christmas (1974), reconnaissons-lui tout de même la pertinence de recourir au mort-vivant – comprenons un mort qui a repris vie et qui se décompose à mesure que le temps e – comme métaphore de cet état intermédiaire dans lequel erre le soldat, jamais véritablement revenu du front sur lequel il a combattu. Aussi le réalisateur, après une ouverture coup-de-poing, compose-t-il un rythme assez lent qui incarne bien le flottement d’Andy dans une réalité qui se teint de cauchemars, réminiscences de la guerre et des boucheries vécues. Les scènes d’attaques semblent insérées par défaut dans une œuvre qui préfère investir le psychologique, se saisir de la famille comme d’une focalisation au travers de laquelle se révèle progressivement l’étrangeté du fils qui oscille entre présence et absence.


Il faut donc voir le long métrage moins pour son aspect horrifique que pour sa dimension politique : il est l’un des premiers réquisitoires contre la guerre du Vietnam et révise justement une créature mythique du cinéma d’épouvante en lui greffant un propos polémique bienvenu. Une curiosité à découvrir.

6
Écrit par

Créée

le 12 janv. 2021

Critique lue 112 fois

3 j'aime

Fêtons_le_cinéma

Écrit par

Critique lue 112 fois

3

D'autres avis sur Le Mort-vivant

Critique de Le Mort-vivant par JJC

Bob Clark est un réalisateur peu connu du grand public, et qui, au moment de réaliser « Le Mort Vivant », en 1974, avait déjà touché au fantastique et à l'horreur avec son « Children Shouldn't Play...

Par

JJC

le 4 nov. 2011

8 j'aime

Zombie de la nuit

Une victime de la guerre du Vietnam qui revient à la vie voyant son état mental dégénérer, et son état physique venir à l'état de pourriture, sous les yeux désespérés de sa famille qui est en train...

Par

le 3 août 2014

7 j'aime

Voilà pourquoi je veux une rocking chair !

J'ai cru que j'allais m'ennuyer. En effet, les 20 premières minutes sont assez lentes, molles, et les conflits rares. Heureusement, petit à petit, le récit se densifie, les conflits apparaissent. Et...

Par

le 12 févr. 2019

5 j'aime

2

Du même critique

L'Ecole Netflix

Il est une scène dans le sixième épisode où Maeve retrouve le pull de son ami Otis et le respire tendrement ; nous, spectateurs, savons qu’il s’agit du pull d’Otis prêté quelques minutes plus tôt ;...

le 19 janv. 2019

89 j'aime

17

Résoudre la peur (ô malheur !)

Ça : Chapitre 2 se heurte à trois écueils qui l’empêchent d’atteindre la puissance traumatique espérée. Le premier dommage réside dans le refus de voir ses protagonistes principaux grandir, au point...

le 11 sept. 2019

78 j'aime

14