Le Monde d’hier aborde la politique comme un theatrum mundi sur la scène duquel s’agitent des corps et des personnalités en conflits les uns avec les autres, semble dialoguer avec Zweig (par son titre et par la citation dernière) et avec Yourcenar, en ce que le regard porté sur la fragilité et la maladie du chef d’État emprunte aux Mémoires d’Hadrien (1951). Diastème capte bien l’égarement du petit monde mobilisé dans des espaces fermés qui peu à peu s’ouvrent, ose le tragique comme mécanique humaine comme en témoigne le memento mori délivré, à terme, à la présidente de la République. Pour autant, cette pertinence de propos donne lieu à des scènes trop écrites et assez mal interprétées, la faute à des comédiens mal dirigés – pensions-nous un jour voir Denis Podalydès ne pas convaincre ? Le film demeure superficiel, se pare de discours et de connaissances approximatives d’un milieu ici retranscrit avec une pesanteur caricaturale. Nous reprocherons surtout la monotonie d’un ensemble qui écrase ses personnages et leurs enjeux sensibles sous le poids de son dispositif de scénario.