Oui oui, je sais, le titre que j'ai choisi pour illustrer mon avis est loin d'être original.
C'est que je m'essouffle, vous savez.
Mais il est très représentatif du sentiment que me laisse ce Menu.
Parce que j'ai été littéralement transporté par cette satire en forme de huis-clos, où Ralph Fiennes n'aura jamais autant ressemblé à Voldemort et où Anya Taylor Joy est toujours aussi magnétique.
C'est que le film fait montre d'un appétit féroce sur cet aspect, cuisinant au vitriol ce qu'il dépeint comme la bourgeoisie et ses petits puissants parfois pathétiques.
Et puis, il y a ce dispositif mijoté par Mark Mylod, le réalisateur de la chose, qui mélange à son apparent thriller une véritable mise en scène de la psyché de son chef mégalo et intransigeant, jusque dans sa brigade. Tout en portant à ébullition le malaise de la véritable représentation transformant un simple dîner d'initiés autoproclamés en jeu de massacre. Hissant le happening permanent vers le surréalisme.
Soit des considérations d'ordre artistique autant que marketing, soutenues par des échanges oscillant entre l'élitisme et le ridicule, constants constats au final, nihilistes qui renverront immanquablement du côté du sale gosse que constituait le réjouissant The Hunt au sortir du confinement estampillé 2020.
Vous l'avez sans doute compris, la force de ce Menu, c'est la puissance de son concept et son habilité à maintenir son thriller à ultra haute température, faisant comprendre immédiatement pourquoi sa brillante idée est longtemps restée sur la célèbre black list hollywoodienne des scénarios les plus brûlants.
Sauf que dans la majorité des cas, la fin de l'entreprise ne se montre pas à la hauteur de l'idée géniale déployée, ce que Le Menu n'évite malheureusement pas tout à fait.
Car si Mark Mylod va jusqu'au bout, on pourra comprendre que l'un des éléments clé du scénario pourra en laisser perplexe plus d'un, même si finalement, chaque pièce du puzzle tisse un parallèle avec le monde du cinéma lui-même. Tout en jetant un regard mi mélancolique, mi amer, posant la question de savoir si la faim justifie les moyens.
Mais même si le dessert se montre moins goûtu que les plats qui l'ont précédé, Le Menu proposé loin de rester sur l'estomac, met plutôt les petits plats dans les grands pour tenir en haleine ses convives.
Behind_the_Mask, toqué qui ne gagnera jamais d'étoile au guide Sens Critique.