Fort en gueules

1947, John Ford commence son cycle de la cavalerie, il produit avec Merian C. Cooper et leur nouvelle compagnie de production, et commence sa fructueuse collaboration avec son gendre Frank S. Nugent au scénario.

L'histoire se e à Fort Apache, garnison paumée au milieu du désert et où Henry Fonda, version camouflée d'un Custer bien peu flamboyant, se retrouve remisé non sans rêver à sa gloire d'antan. John Wayne joue le capitaine York, vieux briscard honnête et lucide, connaissant et respectant les indiens et en désaccord idéologique avec le nouveau commandant du fort. Les habitués de Ford sont presque tous là, Ward Bond et Victor McLaglen sont immenses, comme toujours, et transportent le film jusqu'à des sommets de truculente camaraderie.

Comme souvent, les meilleurs moments concernent la vie du fort, les détails de vie quotidienne sont réjouissants au possible, nos gueules cassées y font merveille, en particulier dans les extraordinaires scènes de bal, et devant ce punch qui fait rêver le poète en chacun de nous... Et puis, les femmes sont particulièrement magnifiées ici, que ce soit Anna Lee, superbe de dignité ou la petite Shirley Temple qui s'approche de la retraite et c'est presque dommage...

Bien avant la vague du renouveau du western pro-indien qui marquera les 50's, Ford réhabilite Cochise et les siens dans leur dignité, sans pathos excessif, mais avec une force étonnante.

Le massacre qui donne son nom à la diffusion française du film est filmé avec une maîtrise proprement hallucinante, la fin annonce déjà Liberty Valance et l'ensemble se rapproche à ce point de la perfection qu'on se demande encore pourquoi vous êtes aussi nombreux à vous en priver.
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le 28 févr. 2012

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Torpenn

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