Quand Satyajit Ray explore à ce point la psyché d'un acteur-victime médiatique de son succès, cela donne lieu à le Héros, belle fable aux accents dramatiques, et psychologiques. Faisant toujours autant preuve d'audace sur la mise en scène, Ray confine son personnage dans ce train avec ses rêves, son é, pour qu'il puisse enfin exprimer ce qu'il a sur le cœur. Rappelant à quelques égards la figure de l'artiste prisonnier de ses propres démons, déjà aperçue dans des films comme Huit et Demi, le film explore davantage le besoin de communiquer de tout individu.
En effet, l'acteur, comme la jeune femme et les mariés, sont eux-aussi condamnés à un même train de vie. Le Héros naît du déement de cette condition, soit formatée par les médias et rendant l'acteur esclave à un système, mais encore une femme de son mari, un homme de ses principes. Se déer et remettre en perspective ses choix de vie, c'est devenir quelqu'un. La performance d'Uttam Kumar, qui portait le surnom du Grand Héros (Mahanayak) dû à son succès populaire, est sublime comme les relations entre les personnages, qui se lient et se délient avant l'épilogue.
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le 5 mars 2022
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