Film comique sorti en 1966, réalisé par Jacques Besnard mais où, semble-t-il, Louis de Funès s'est beaucoup investi dans le scénario et le choix des acteurs.
L'histoire est centrée autour du patron, Septime, d'un restaurant parisien, haut-lieu de la gastronomie française où ministres, hauts fonctionnaires, grands bourgeois et aristocrates se croisent. Même des chefs d'état étrangers en visite à Paris ne peuvent échapper à la coutume de s'y montrer au risque d'y faire des mauvaises rencontres. Et c'est bien ce qui va se er pour le chef d'état d'une sombre dictature sud-américaine entrainant Septime dans la tourmente.
C'est un film que j'ai souvent vu à la télévision et qui ne m'offre plus guère de surprises. À chaque visionnage, je me fais la même réflexion. Si le scénario s'était contenté d'évoquer la vie du restaurant et le comportement de son patron irascible, terrible avec le menu personnel et servile avec le client, le film aurait été plus homogène et plus efficace. Car il faut bien dire que l'affaire semi-policière avec ses poursuites et ses cascades diverses (même bien foutues) en Savoie nous éloigne du "Grand Restaurant" et de ses effets comiques.
Évidemment, l'année précédente, c'était "le Corniaud" et cette même année, ce sera "la grande vadrouille". J'ai l'impression qu'il fallait impérativement qu'il y ait "aussi" une balade au milieu du film "le grand restaurant"… C'est, à mon humble avis, rétrospectivement, une erreur ; on le voit bien lorsque De Funès retourne à ses casseroles à la fin, l'effet comique du début a disparu. On est é à autre chose.
Alors que la première partie est vraiment savoureuse avec des scènes très bien vues sur les comportements relatifs des uns face aux autres. Une très bonne idée, par exemple, est d'introduire un chef de cuisine (Raoul Delfosse) qui, lui, va tenir tête à De Funès se démarquant du reste du personnel. La scène des ombres qui va faire apparaître une moustache à De Funès en train de s'adresser à un client allemand est très réussie et jubilatoire. Il en est de même pour la scène d'entrainement à la comédie, très bien introduite …
La distribution dans cette première partie met en scène divers seconds rôles de cette époque dont on ne peut que s'attendre à quelques effets comiques tellement les acteurs sont typés (Tornade, Roquevert, Préboist, Grosso, Modo, Risch, Blier, etc …).
Oui, pour finir, c'est dommage que le scénario ne se soit pas simplement cantonné au Grand Restaurant où "sourire, c'est servir". Comme on dit dans mon pays, "le mieux est l'ennemi du bien"